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Dans cet article de CI , on y lit que « le juge conservateur de la Cour suprême Clarence Thomas, très remonté contre ces nouvelles technologies qui “placent le contrôle d’une grande partie de [la] liberté d’expression entre les mains de quelques rares parties privées » ».

Qu’on me permette de faire deux remarques à propos de cette polémique:

  1. Il est assez cocasse de voir les chantres de l’entrepreneuriat privé, les prosélytes de la liberté de réussir sans l’aide de l’état, les hommes liges de la déréglementation totale, retourner leur veste en satin de coton, virer limite socialistes, pour vitupérer contre une entreprise privée qui ne fait que suivre sa politique interne. Pourtant cette politique privée ne fait que suivre le bon vieux American Way of Life!
  2. Ces hommes d’élite, le haut du panier de crabes, qui anathématisent le contrôle de Twitter sur la liberté d’expression oublient un peu vite qu’ils ont eux-mêmes bâti leur renommée, la diffusion de leurs idées, bref leur contribution à la chose publique, sur une entreprise privée. Lorsqu’ils l’ont fait, ils connaissaient parfaitement les règles du jeu d’une entreprise privée.

Qu’on ne se trompe pas: je ne défends pas Twitter, FB & Co. Simplement, il me semble tout-à-fait stupéfiant de se positionner aussi fermement tour-à-tour des deux côtés d’une barrière selon que les barbelés écorchent ses propres mollets ou ceux des autres.

Messieurs les importants, si vous ne voulez pas que votre liberté d’expression soit aux mains d’une entreprise privée, ce truisme vous tend les bras: ne vous exprimez pas sur une plate-forme privée. Il semble hélas que vous ayez oublié cette évidence flagrante! Ou bien alors le contrôle de la liberté d’expression vous arrange lorsqu’il ne s’agit pas de la vôtre, mais vous hurlez au crime de lèse-majesté lorsque vous êtes concernés. Mais ce serait là un flagrant délit d’une insondable mauvaise foi!

Encore mieux: vous désirez que votre liberté d’expression ne soit censurée par personne? Créez votre propre réseau social public, qui sera sous le contrôle de l’État, et qui obéira aux règles établies par ce même État. Il est sûr que ce serait un désaveu immense pour le système libéral américain.

Mais vous aurez du mal à avoir le beurre et l’argent du beurre.

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